Organisation d’une soirée débat au Cinéma Utopia de St Ouen l’Aumône, le jeudi 02 juin 2016, en appui du film « visages défendus », et en présence de la réalisatrice Catherine RECHARD (également réalisatrice du film « le déménagement »).
Synopsis
« Corps morcelés, visages biffés, pixélisés, floutés, sont tout ce qui parvient de l’image des détenus derrière les murs des prisons. Des images qui alimentent la peur de l’autre et le fantasme de dangerosité. Avec les personnages, le film s’interroge sur les effets de ces représentations. Quel est leur impact quand vient le moment pour les anciens prisonniers, de trouver une place dans la société ? Quelle est la part du regard de l’autre dans la dite réinsertion ? »
Soutenu par un grand nombre d’associations nationales et fédérations, ce film bouleversant invite le spectateur à suivre le parcours de Christophe, Yann, et Bernadette qui témoignent à visage découvert du point de bascule que représente un accident de voiture mortel en état d’ébriété, du morcellement du corps qu’entraine l’enfermement… Ces témoignages – forts – viennent de toute évidence mettre à mal l’idée que se fait bon nombre de nos concitoyens de la personne détenue : cette dernière n’est en rien différente du commun des mortels.
Soucieuse de soutenir le message de ce film et la parole des personnes qui y ont pris part, Citoyens et Justice a décidé de soutenir ce film dans sa distribution notamment en souhaitant organiser des projections-débats qui pourraient avoir lieu en région grâce aux soutiens de ses adhérents. »
Le mot d’ESPERER 95…
Notre vigilance démocratique dans ce contexte « d’Etat d’Urgence », nous ferait presque taire notre capacité d’indignation sur la situation carcérale actuelle : 14 243 détenus en surnombre (dont 1 645 dorment sur un matelas posé à même le sol), inflation carcérale de plus de 13 % sur la dernière année… Au-delà de ce constat affligeant sur la population écrouée, nous déplorons le recul sur l’ensemble du territoire national des mesures alternatives à l’incarcération et d’aménagement de peine et, au mieux la stagnation de ces dernières sur quelques territoires. Où est notre belle ambition démographique incarnée par la réforme pénale et le changement annoncé de la culture du tout-carcéral au bénéfice de l’individualisation des peines ? Nos parlementaires auraient-ils fait le choix du renoncement ? Il est effectivement plus difficile de convaincre et de faire œuvre de pédagogie auprès des Citoyens et des médias… Le prétexte fallacieux du risque de récidive n’est plus de mise ! Pour l’inverser, il faudrait que l’ensemble des acteurs prennent enfin leurs responsabilités. Les Associations en prennent grandement leur part. Au regard des dispositifs législatifs existants, des milliers de personnes devraient se voir éviter la prison pour effectuer leur peine en dehors du milieu fermé ou exécuter leur fin de peine en Placement à l’Extérieur, Placement Sous Surveillance Electronique…
Paradoxalement, des centaines de places d’hébergement réservées à l’accueil de publics placés sous main de justice restent vides faute d’orientations…
On ne le dira jamais assez : une journée de détention coûte trois fois plus chère qu’un aménagement de peine, l’incarcération amplifie la désinsertion des personnes…
La mise en œuvre d’une mesure telle que le Placement à l’Extérieur permet : un accompagnement socio-éducatif fort, de sanctionner sans exclure, de réhabiliter et restaurer l’autonomie et la responsabilité de la personne, de prévenir efficacement la récidive, d’aider au passage d’un projet d’aménagement de peine à un projet de vie…
Christian FOURNIER,
Directeur Général d’ESPERER 95
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Ce film a déjà pu être visionné par quelques-uns d’entre nous dans le cadre d’une soirée débat organisée par la Commission nationale post-sentencielle de Citoyens et justice lors des journées de Grenoble les 17 et 18 mars 2016.